À la découverte du patrimoine de Guémené-sur-Scorff

Guémené-sur-Scorff

À la découverte du patrimoine de Guémené-sur-Scorff

Guémené-sur-Scorff dans le Morbihan est labellisée « Petite Cité de Caractère ». Guémené doit son origine à une motte féodale édifiée vers 1050 par un seigneur nommé Guégant. C’est de là que provient l’ancienne dénomination Kemenet Guégant qui a donné, plus tard, son nom à la ville. Cependant, c’est la famille Rohan-Guémené qui a marqué Guémené de son empreinte durant plusieurs générations. De cette riche histoire, on retient les vestiges du château que l’on peut visiter actuellement mais surtout les « Bains de la Reine » étuve médiévale enrichie d’un espace muséal qui nous livre tous les secrets de l’hygiène au Moyen Âge. Une déambulation dans les rues et ruelles du centre historique de Guémené s’impose pour découvrir le charme des maisons anciennes, dignes héritières du Moyen Âge. Pour partir à la découverte de ces quartiers anciens, passez à l’office de tourisme retirer l’itinéraire conseillé pour effectuer une jolie balade urbaine.

Fiche technique

Difficulté : Facile

Distance : 2.72km

Durée (en heures) : 1h 00m

Commune de départ : Guémené-sur-Scorff

Type de circuit : En boucle

Type de pratique : Pédestre

Étapes

1. L’hôtel de ville

Autrefois renommée pour ses foires, la cité de Guémené-sur-Scorff est aujourd’hui reconnue pour son emblématique produit gastronomique : l’andouille de Guémené-sur-Scorff, célébrée chaque année à la fin du mois d’août. Dès le XIXe siècle, l’andouille est mentionnée au menu du restaurant de l’Hôtel Moderne, actuel hôtel de ville. Réalisé à partir de chaudins de porcs (gros intestins), enfilés un à un avant d’être fumés au bois de hêtre puis cuits, ce produit, qui est fabriqué de manière artisanale, ne possède pas encore d’appellation protégée.

2. Les Bains de la Reine

Une chambre d’étuve, dotée d’un système de chauffage par le sol nommé hypocauste, est construite vers 1380. Appelée Bains de la Reine, cette construction témoigne de la modernité du château et de la volonté de jouir d’un certain confort. Démontés puis vendus en 1929 à un antiquaire de Vitré, les Bains de la Reine sont rendus à la ville de Guémené-sur-Scorff en 2003.

3. Les foires et les marchés

Au XVIe siècle, Guémené est une cité marchande grâce à un arrière-pays fertile. Renommée pour ses grandes foires et ses marchés, la cité est prospère par le commerce de blé, du bétail, pour la viande et le cuir, des graines de lin et du chanvre, du fil et des toiles qui en sont tissées et de la laine dont on fait le drap. Chaque place tient alors une fonction bien particulière, comme en témoigne les anciens noms des rues et des places, toujours visibles. Aujourd’hui, la largeur de la rue principale atteste de l’emplacement d’un ancien marché couvert qui abritait le marché aux grains, la vente de farine au détail, des laines, des céréales et des étalages de draps et de toiles. Cette halle est plus tard transférée place Loth puis démolie par mesure d’hygiène en 1923.

4. L’hôtel des princes

Vestige des maisons médiévales construites au XVIe siècle, c’est dans cet hôtel que les Rohan-Guémené recevaient leurs hôtes de marque. Sa façade en pan de bois a conservé, chose rare, ses trois auvents superposés qui la protège des intempéries. L’édifice est plus tard transformé en hostellerie «À la descente de l’aigle d’or».

5. La maison du sénéchal

La richesse de cette demeure, dont les grandes fenêtres éclairent de vastes pièces, atteste de l’importance du personnage à qui elle doit son nom. Elle appartenait à un officier seigneurial encharge de la justice au nom des Rohan-Guémené. Une échauguette abritait les latrines, signe d’un réel souci du confort pour le XVIIe siècle.

6. Le relais de la diligence

Contemporaine des maisons du XVIe siècle en pan de bois, le relais de la diligence présente une façade en pierre de taille ornée de gargouilles. Cette maison, qui était probablement celle d’unriche marchand, témoigne de l’intérêt de la cité aux XVIe et XVIIe siècles par son imposant porche d’entrée qui permettait aux diligences de stationner dans une petite cour pavée.

7. L’auditoire de justice

Les Rohan-Guémené y rendaient la justice. Le rez-de-chaussée était occupé par une halle que surmontait à l’étage la salle d’audience. En 1860, à la suite des protestations des habitants de lapartie haute de la ville qui n’entendaient pas sonner l’horloge du clocher de l’église, la pendule est déplacée sur le campanile qui surmonte l’édifice.

8. Le lavoir du marché aux porcs

Le lavoir est attesté dès le XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, les sœurs Hospitalières, qui accueillent des malades dans un hôpital situé un peu plus haut, décident de le reconstruire. Il est réservé auxbesoins de l’hôpital afin d’éviter toute contamination du linge. Aujourd’hui, il est appelé «lavoir du marché aux porcs» en raison de la présence d’étals qui se tenaient autrefois sur la place situéeau-dessus. Restauré en 2004, l’ensemble a conservé ses deux escaliers d’accès, son lavoir et son enclos.

9. La fontaine du Bourreau et le lavoir de la Justice

Ce lavoir-fontaine tient son nom de la présence, un peu plus haut sur la colline, de quatre fourches patibulaires (piliers en pierre sur lesquels reposaient des traverses en bois). Cette structure,aujourd’hui disparue, était utilisée pour exposer les corps des condamnés par pendaison. La tradition rapporte qu’après l’exécution, le bourreau se lavait les mains dans l’eau de la fontaine. À coté setrouve le lavoir de la Justice, le plus haut de la cité.

10. L’échoppe

Seules trois maisons ont gardé leur façade en pan de bois. Cette échoppe, datée du XVIe siècle, est protégée au titre des monuments historiques. On retrouve la fonction marchande du bâtimentà travers son auvent protégeant la façade des intempéries et la saillie recevant l’étal de l’artisan.

11. L’église Notre-Dame-de-la-Fosse et son clocher

L’église, déjà existante, est érigée en collégiale en 1529 par Marie de Rohan. En 1756, le clochers’effondre. Il est remonté quelques années plus tard au sommet de la colline qui domine la villesous la forme d’un clocher isolé recouvert d’un dôme de charpente. À la Révolution, l’église, quin’est plus entretenue, s’écroule. Reconstruite en 1820, elle conserve les dossiers des anciennesstalles des chanoines (grands sièges en bois) aujourd’hui visibles sur les deux autels latéraux. Unvitrail commandé en 1923 représente les quatre éléments emblématiques de la cité : le château,la fontaine, la porterie et le centre historique.

12. Le moulin à tan

Il existe, au Moyen Âge, une activité de tannage dans la cité. À cette époque, ce moulin à tan,qui deviendra par la suite une tannerie, bénéficie des eaux du déversoir du grand moulin pourbroyer l’écorce de chêne afin d’obtenir du tan, poudre utilisée en tannerie. Les peaux de bovidésétaient empilées dans des cuves de bois et macéraient dans l’eau additionnée de tan pendantplusieurs mois afin de donner au cuir sa souplesse et sa résistance. L’activité cesse dans les années1950 et ne conserve, au niveau du comble, que le système d’aération à claire voie d’un étendoirpour sécher les peaux.

13. Le Grand moulin et le pont de pêcherie

Ancien moulin à seigle du domaine des princes de Rohan-Guéméné, ce remarquable édifice estnommé ainsi par son important volume et sa mise en oeuvre soignée en pierre de taille. Construitentre 1661 et 1664, le Grand moulin était muni d’un bief qui canalisait l’eau de l’étang vers sestrois roues servant à moudre le seigle. Il fonctionnait encore en 1960. La chaussée qui le prolongeconduit au pont de pêcherie qui emprunte l’ancienne voie de Guémené à Rostrenen, en directionde Carhaix.

14. Le lavoir du Grand moulin

Au XIXe siècle, l’état encourage la construction de lavoirs dans les communes pour développerl’hygiène et la salubrité. C’est dans ce contexte, après 1851, que le lavoir est construit. Il estautrefois alimenté par le canal de dérivation du Scorff qui fournit également l’eau nécessaire aufonctionnement des moulins. Le lavoir est couvert en 1934 et aménagé par l’installation de dallesinclinées sur lesquelles les lavandières battaient et frottaient le linge.Au milieu, la grande pierre de schiste est probablement celle qui permettait, à l’origine, auxlavandières de passer en brouette de l’autre côté du lavoir.

15. Les moulins de Pont-Bihan et le gué

Alimentés par le canal du grand moulin et le canal de dérivation du Scorff, deux moulins ont existéà Pont-Bihan. Le plus ancien est mentionné au XVIe siècle et remanié en 1870. De l’autre côté dela chaussée, l’autre moulin remonte au XIXe siècle. Tous deux fabriquaient de la farine de froment.Plus loin, un gué permettait, probablement depuis l’Antiquité, de franchir le Scorff. Ses dallessont encore visibles sous la passerelle.Sur des photographies du début du XXe siècle, on voit les lavandières laver leur linge sur ces dalles.

16. La porterie et son pont

Autrefois, deux portes principales permettaient l’accès au château. Celle de la ville à l’est et cellede la campagne à l’ouest, qui était munie d’un pont-levis. La porterie, ouvrage avancé, est ajoutéedevant la porte sud par Louis II de Rohan-Guémené au cours de la seconde moitié du XVe siècle.Malgré ses mâchicoulis et ses bouches à feu, la porterie s’ouvre par une large porte ornée par Mariede Rohan, qui traduit un réel souci d’ostentation.

17. Le grand rempart et la salle des gardes

Ces vestiges témoignent des différentes phases de construction héritées des seigneurs qui se sontsuccédé au XIVe siècle. La construction de la muraille aurait débuté sous Roger Davis, lieutenantd’Edouard III, capitaine du château pendant la guerre de Succession de Bretagne et se seraitachevée lors des grands travaux d’aménagement commandités par Jean Ier de Rohan et Jeannede Navarre. Cet ensemble, qui protégeait la cité, était aussi appelé Châtel Anglais.

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