Guémené-sur-Scorff © RMCom
Le patrimoine urbain
Les centres historiques
Guémené-sur-Scorff, petite cité de caractère
La ville de Guémené-sur-Scorff témoigne d’un passé prestigieux marqué depuis le XIIe siècle par la dynastie des Rohan et cela jusqu’au XVIIIe siècle. C’est en 1050 que le seigneur Guégant fonde sa seigneurie, le Kemenet Guégant. Mais dès 1120, le fief de Guégant est intégré dans la vicomté de Rohan qui vient d’être fondée. Le premier château en bois est le point de départ d’une longue série de transformations qui s’échelonnent sur une période de cinq siècles. Au XVIe siècle, le château, dans sa plus grande extension, occupe une surface de deux hectares.
La ville va se développer autour de son château sans s’étendre en campagne. La cité bourgeoise et marchande est florissante aux XVIe et XVIIe siècles, à l’inverse de la demeure seigneuriale qui commence à accuser son âge. Le défaut d’entretien et le désintérêt des Rohan-Guémené pour ce domaine se conjuguent et laissent déjà entrevoir le destin funeste qui va être le sien. Après la Révolution, le château sert de carrière mais les murailles en élévation sont encore majestueuses et laissent deviner la grandeur d’autrefois.
Le XXe siècle a été particulièrement dévastateur pour le patrimoine guémenois : pour le château qui a été aux trois-quarts démantelé en 1927, comme pour d’autres bâtis anciens, sacrifiés sur l'autel de la modernisation.
Ce qu’il reste du château a été valorisé depuis, les remparts ont été restaurés et un espace muséal créé. Une politique de protection et de mise en valeur du patrimoine lancée il y a une trentaine d’années se poursuit aujourd’hui, à l’échelle communale et intercommunale. En parallèle de l’opération consacrée au château, beaucoup d’autres éléments du patrimoine ont été sauvés et mis en valeur.
La trame de cette cité médiévale est encore nettement visible dans la rue principale. Les maisons des XVe, XVIe et XVIIe siècles, en pierre ou à pan de bois longent cette ancienne « Grand’ Rue » qui a conservé son parcellaire en lanières. L’évolution architecturale y est nettement visible et atteste le passé prospère de la cité. Baignée par un réseau hydrographique dense, la ville est aussi dotée d’un riche patrimoine lié à l’eau qui se révèle au détour des rues par de nombreux lavoirs et fontaines. La présence du Scorff a, depuis des siècles, permis le développement d’activités artisanales. En plus des différents moulins existants sur son cours, des tanneries sont en activité dès la fin du Moyen Âge.
Le Faouët
L’origine de la seigneurie est ancienne, peut-être du XIe siècle. Un seigneur du Faouët est mentionné dans les sources au XIIIe siècle mais on possède très peu d’éléments sur l’identité de ces premiers seigneurs du Faouët. Comme beaucoup d’autres cités, Le Faouët a pris naissance autour d’un château fort dont il ne reste aucune trace aujourd’hui, hormis son emplacement. Il a donné son nom à la rue du Château. L'église située en contrebas, qui succède au XVIe siècle à un édifice primitif du XIIIe siècle, laisse supposer une première urbanisation autour de ces deux lieux de pouvoir, politique et spirituel.
Au début du XIVe siècle le domaine échoit à la famille Boutteville qui a joué un rôle déterminant pour l'essor de la cité. Le château fort est ruiné par la guerre de Succession, obligeant la famille seigneuriale à vivre dans leur château du Saint à quelques kilomètres du Faouët.
L’urbanisation va se déplacer vers l'ouest et se développer autour de la place du marché où sont construites les halles, à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, à l’initiative des Boutteville, sans conteste férus d’art et d’architecture ; les chapelles Saint-Fiacre et Sainte-Barbe font partie de l’héritage qu’ils nous ont laissé.
La place des halles était à l'origine bordée de maisons de caractère. De belles lucarnes ouvragées des XVIe et XVIIe siècles ornent encore celles qui ont survécu aux destructions du XXe siècle. Pas ou plus de maisons à pan de bois comme à Guémené-sur-Scorff ; les maisons qui entouraient la place étaient pour beaucoup dotées d’auvents sur piliers. La dernière ce type, située rue du château, à disparu dans la deuxième moitié du XXe siècle.
A l'angle sud-ouest de la place, le couvent des Ursulines est une construction du XVIIe siècle fondé par la famille Dufresnay, seigneurs du Faouët depuis 1655. L’ordre des Ursulines est une congrégation de religieuses enseignantes. L’éducation des jeunes filles nobles et de bonne famille était donc assurée au Faouët aux XVIIe et XVIIIe siècles, excluant malheureusement les plus modestes.
La Révolution puis la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat vont conduire au départ définitif des sœurs Ursulines en 1923. La mission d’enseignement est reprise par les sœurs de Jésus de Kermaria dans l’école du Sacré Cœur. Le grand bâtiment en L, corps et chapelle, est réinvesti dans les années 1980 et devient le musée des peintres du Faouët en 1987.
Des visites guidées sont aussi organisées.
Pour plus de renseignements, rendez-vous sur les pages "Voir et comprendre" et "L'accueil des groupes"Gourin
La paroisse de Gourin existe depuis le XIIe siècle. La plus vaste du diocèse de Cornouaille, elle était également le chef-lieu de la Vicomté du même nom dont dépendaient vraisemblablement les premiers seigneurs du Faouët.
Son évolution urbaine ne nous est connue par aucun plan précédant le cadastre de 1838. On sait cependant que la ville s'ordonnait autour de deux pôles principaux : l'église et son enclos au nord et au sud est la place du marché. A la différence du Faouët, le centre d'activités de Gourin est plus diffus.
Les halles démolies à la fin du XIXe siècle, occupaient la place Stenfort actuelle. Des maisons anciennes du XVIe et XVIIIe siècles entourent encore cette place.
A la différence des deux autres communes, Gourin a davantage marqué l’histoire récente avec cette vague d’émigration vers l’Amérique du Nord et le Canada, d’un grand nombre de ses habitants à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. C’est Nicolas Le Grand, tailleur né à Roudouallec en 1852, avec deux amis qui furent les premiers à partir en 1881 vers les États-Unis. L’expérience leur donna raison puisqu’ils revinrent bien plus riches au pays. Et ce fut le début de cette grande aventure des Bretons en Amérique. Pour connaître cette aventure en exposition "Ces Bretons d'Amérique" (juillet/août), rendez-vous au château de Tronjoly.