Le marquis de Pont-Calleck… héros ou brigand ?
Pour les cinéphiles, le marquis de Pont-Calleck possède le visage de Jean-Pierre Marielle dans le film “Que la fête commence”. Mais qui était-il vraiment ?
La conspiration de Pont-Calleck
La Bretagne est rattachée à la France depuis 1532 mais cherche toujours à conserver une certaine autonomie que le pouvoir royal conteste.
En 1717, deux ans après la mort de Louis XIV, ce même pouvoir se montre toujours très exigeant concernant les taxes. La Bretagne refuse alors de voter un nouvel impôt pour alimenter les caisses du royaume. La colère gronde et le conflit se durcit. En 1718, une soixantaine de gentilshommes bretons, principalement issus de la petite noblesse, se regroupent pour tenter de maintenir leurs privilèges.
Au même moment, à Paris, un véritable complot se trame pour renverser le Régent et pour le remplacer par Philippe V, roi d’Espagne, petit-fils de Louis de XIV. Les Bretons commettent alors l’erreur de s’allier à cette haute aristocratie rebelle et à l’Espagne pensant que cela pourrait les aider. C’est ce qu’on appelle la conspiration de Cellamare ou conspiration de Pont-Calleck. Malheureusement, la conspiration échoue et, à l’heure des condamnations, seuls les Bretons sont punis.
La triste fin des conspirateurs
Parmi les conspirateurs en Bretagne, l’histoire a surtout retenu les noms des principaux chefs : du Couëdic, Montlouis, de Talhouët et celui de Clément Chrysogone de Guer-Malestroit, marquis de Pont-Calleck.
À Berné, son domaine est devenu un camp retranché et son château une forteresse bien défendue. Mais, à l’arrivée d’une compagnie du Royal-Marine, c’est la débandade. Le marquis de Pont-Calleck et ses amis partent se cacher dans les bois. Alors que la conspiration est bien mal engagée, Pont-Calleck se retrouve chef de cette révolte qu’il n’arrive pas à organiser.
Pour finir, ses compagnons, confiants en la justice, se rendent eux-mêmes aux autorités. Pont-Calleck, dénoncé par un de ses amis, le sénéchal du Faouët, est arrêté au presbytère de Lignol où il se cache depuis deux mois. Il est enfermé au château de Guémené-sur-Scorff avant d’être transféré à Nantes.
La sentence est la même pour tous. Condamnés à la peine de mort, les quatre comploteurs sont décapités au printemps 1720. L’événement marque les esprits car le peuple estime que ces hommes meurent pour une juste cause.
Une chanson en hommage au marquis
Le marquis de Pont-Calleck est certainement un bon exemple de la petite noblesse bretonne de l’époque. On le décrit proche de ses paysans mais dur, souvent colérique et même cruel, faisant la contrebande du tabac pour payer ses dettes. Fut-il vraiment ce véritable chef de la résistance ou était-il plutôt un bandit ? Personne ne le sait vraiment, tout le monde n’est pas d’accord.
Ce qui est certain, c’est que son histoire émut tellement qu’on en fit une complainte, une “gwerz” comme on dit en Bretagne. Il est dépeint comme beau, gai et plein de cœur. Au fil de la chanson, le marquis quadragénaire et brutal apparaît comme un jeune martyr de vingt ans qui aide les malheureux !
A voir également
Inspirations et belles expériences !