Le roi Morvan, un roi imaginaire ou bien réel ?

Mais qui est-il ce roi quasi inconnu de tout le monde ? A-t-il seulement existé ? Mais oui, bien sûr !

Les Bretons et les Francs avant Morvan

Entre les Bretons et les Francs, rien n’est simple…

À la suite d’un traité signé avec Clovis en 497, les Bretons d’Armorique admettent la suprématie des Francs, envahisseurs venus de Germanie. Leurs princes renoncent même à porter le titre de rois.

Mais la paix n’est pas définitive. Les Bretons ne se résignent pas à accepter les frontières définies ni à subir la domination de ces Barbares.

De grands affrontements ont lieu entre les deux peuples au 6e et au 7e siècle.

Vers 630-635, un traité assure que les Bretons se soumettent au contrôle des rois Francs. Mais 50 ans après cette paix, il semble qu’ils se soustraient à nouveau à cette tutelle.

Souhaitant rétablir l’autorité des Francs, Pépin Le Bref décide de conduire son armée en Bretagne en 753.

Charlemagne doit, lui aussi, envoyer ses troupes en 786 et 799. Les Francs pensent en avoir enfin fini avec l’indocilité des Bretons.

Le combat de Morvan

Pourtant, moins de 20 ans après la dernière victoire de Charlemagne, son fils, Louis Le Pieux, apprend que les Bretons se soulèvent une fois de plus, oubliant toutes leurs promesses d’obéissance et donnant même le titre de roi à l’un des leurs : Morvan !

Dans un premier temps, Louis Le Pieux envoie un ambassadeur afin de parlementer pour rétablir la paix mais la tentative échoue.

Fatigué de cette insoumission, il rassemble des troupes venues de partout et marche contre la Bretagne. Seconde ambassade pour la paix, second échec. Morvan ne reconnaît pas les droits du roi des Francs et refuse de payer l’impôt. Si les Francs veulent lui faire la guerre, il est prêt à répondre. Ce sera donc le combat…

La guerre dure plusieurs mois. Morvan perd la vie alors qu’il attaque le camp de l’ennemi. On situe cette bataille entre Priziac et Langonnet.

Les Bretons et les Francs après Morvan

Si le roi Morvan est tué lors de cet affrontement contre l’empereur Louis Le Pieux, les Bretons n’ont pourtant perdu qu’une bataille. Pour quelques années seulement, les Francs imposent, encore une fois, leur loi et le devoir de fidélité mais, du côté des Bretons, le flambeau de la liberté passe dans les mains de Wiomarc’h, de Nominoë puis d’Erispoë. Ce dernier bat Charles Le Chauve en 851 et contraint ainsi les Carolingiens à traiter enfin comme rois les chefs du peuple breton.

Le roi Morvan demeure pour les Bretons un fervent défenseur de la liberté, celui qui a résisté à l’Empire. Ils le désignent du nom de Lez Breizh, littéralement “la hanche” ou “les reins” de la Bretagne, autrement dit, le soutien des Bretons.