Marion du Faouët, surnommée “Robin des Bois en jupon”... La comparaison est belle, qu’en est-il vraiment ?

Une héroïne populaire haute en couleur

Marion du Faouët a fait tourner bien des têtes et couler beaucoup d’encre. Son destin, hors du commun, lui a valu de passer à la postérité.

Une jolie petite fille espiègle

Marie Tromel, de son vrai nom, voit le jour en 1717 dans le petit hameau de Porz-en-Haie au Faouët. En ce début de siècle difficile, épidémies et famines ne sont jamais bien loin. Son père est journalier et sa mère vendeuse ambulante sur les foires et pardons. Très tôt, elle accompagne sa mère pour l’aider à vendre de la mercerie et autres babioles mais, rapidement, elle mendie et chaparde un peu. Personne ne se méfie de cette petite fille à la bouille piquetée de tâches de rousseur et aux cheveux roux. Son côté espiègle attendrit et la rend sympathique.

Une belle jeune femme fascinante

La fillette devient une adolescente ravissante puis une jeune femme à la beauté captivante.

Avec sa chevelure de feu et ses yeux gris, elle ensorcelle riches et pauvres. Elle ne laisse personne indifférent. Henri Pezron succombe à son charme dès qu' il la voit se baigner dans le lac de Priziac. Le coup de foudre est réciproque. Ils se marient devant la chapelle Saint-Fiacre du Faouët.

Marion du Faouët en aquarelle
© J. Delain

Rapidement, elle ne supporte plus la précarité de son existence et pour échapper à la misère, elle réunit une bande de malfrats dont elle devient la cheffe. Avec Henri pour bras droit, elle va sévir dans toute la région pendant près de quinze ans. À Guémené, Persquen, Gourin, Meslan, Saint-Caradec-Trégomel, Lanvénégen, au Croisty et à Le Saint … Tout le monde connaît celle qu’on appelle désormais Marie Finefond, autrement dit Marie la Rusée.

Une cheffe de bande généreuse

La petite troupe, qui grandit peu à peu, repère les riches marchands sur les pardons et les détroussent un peu plus loin, dans les auberges ou sur les routes. Non seulement la voleuse ne s’attaque jamais aux pauvres mais surtout, elle leur distribue une partie de son butin ! Marion a un grand cœur et, ainsi, se fait apprécier des plus démunis.

Plusieurs arrestations parsèment sa carrière de bandit. En 1746, Marion et quatre hommes, dont Henri Pezron, sont arrêtés. Quand le verdict tombe en 1747, ils sont condamnés à mort. Ils font appel. Si le nouveau procès condamne Marion à être bannie de la région après avoir été fouettée et marquée au fer du V des voleurs, il confirme la pendaison pour Henri. Marion a seulement 30 ans quand elle perd l’amour de sa vie.

Malgré tout, elle continue ses frasques avant de se faire arrêter une fois encore. Cette fois, pas de clémence, elle est pendue à Quimper en 1755. Les spectateurs sont nombreux pour assister à la fin de la Finefond. À 38 ans, Marion entre dans la légende…

Marion du Faouët joué par Carole Richert dans le film de Michel Favart
© Extrait du film Marion du Faouët

Une réalité historique un peu moins flatteuse

Cette histoire romanesque est-elle bien conforme à la réalité ? Il semblerait qu’il y ait quelques différences.

Une double personnalité ?

Très jeune, Marion passe déjà pour une effrontée. Après le chapardage aux étalages des marchés, elle se met à dépouiller les passants et même à rançonner les enfants de son âge. En grandissant, elle utilise ses charmes, elle aguiche. Ses méfaits augmentent en même temps que son âge. Elle tourne mal et finit par devenir un bandit de grand chemin.

Marion du Faouët n’a pas volé son surnom de Finefond. C’était une femme intelligente, vive d’esprit. Pour certains, elle était illettrée, pour d’autres, elle aurait reçu une éducation supérieure aux personnes de sa condition. Prise en charge par des familles haut placées, elle aurait appris les bonnes manières mais aussi à lire et à écrire. Comme cela lui paraissait trop compliqué, elle n’aurait jamais vraiment utilisé ces connaissances en écriture.

Cependant, c’était aussi une femme qui pouvait festoyer dans les tavernes avec ses compagnons et commettre des actions violentes. Elle était plutôt autoritaire et pouvait se montrer brutale. Elle menait sa troupe de malfaiteurs à la baguette.

La redistribution de l’argent volé semble tenir du conte de fée. Marion a peut-être occasionnellement aidé des défavorisés mais il ne faut pas croire qu’elle prenait aux riches pour donner aux pauvres. Elle n’amassait pas de richesses et dépensait tout au jour le jour.

Marion du Faouët joué par Carole Richert dans le film de Michel Favart
© Extrait du film Marion du Faouët

Une brigande maligne qui connaissait les risques

Son intelligence lui permettait de savoir à qui s’attaquer. Elle ne s’en prenait qu’aux commerçants aisés qui revenaient les poches pleines des foires et marchés et aux étrangers à la région. Elle n'arrêtait pas les diligences et ne cherchait pas à dévaliser les bourgeois ou les seigneurs. Prudente, elle craignait ceux qui détenaient le pouvoir.

On dit qu’elle n’agressait jamais les plus faibles et même qu’elle les protégeait. Mais de qui ? De ses propres troupes ? Et pourquoi aurait-elle détroussé les plus pauvres ? Ils ne possédaient rien !

Aujourd'hui, on pourrait comparer la Compagnie Finefond à une sorte de mafia locale. Marion se sentait puissante et faisait régner la loi au Faouët et dans les environs.

Alors qui était réellement Marion du Faouët ? Une voleuse populaire défiant l’autorité et donc amie du petit peuple  ou une cheffe de bande aux manières rudes qui préférait piller que travailler ? A chacun de se faire son idée…

Ce qui est certain, c’est qu’elle nous a laissé une étonnante légende : sous les halles du Faouët, les soirs de pleine lune, il paraît qu’on peut voir son fantôme, escorté de deux chiens, faisant rouler un tonneau rempli de pièces d’or…

© Extrait du film Marion du Faouët

L’enquête “Le secret de Marion”

Avec le jeu d’énigmes “Le secret de Marion”, vous partez à la recherche d’un coffre mystérieux ayant appartenu à la célèbre brigande Marion du Faouët. D’une rue à l’autre, les questions vous tiennent en haleine jusqu’à la découverte du trésor enfermé dans ce fameux coffre.

La boîte de jeu est disponible à l’office de tourisme au tarif de 10€. Elle appartient à une collection de trois box ludiques. Les deux autres vous font mener l’enquête à Gourin et à Kernascléden

Observez attentivement, soyez perspicace et amusez-vous bien !