Coralie Le Sciellour, entrez dans la ronde au Croisty !
Portrait chinois de Coralie
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Qualité
Le plaisir de transmettre
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Défaut
La frustration de n’en faire jamais assez. On peut toujours faire plus
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Péché mignon
Les fruits secs et les douceurs de la chocolaterie « Ma vie de Cookie »
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Passion
La culture bretonne
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Journée idéale
Partager ma passion le samedi après-midi avec les enfants du Cercle et tous les jeunes que j’ai formés
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Spot préféré au Pays du roi Morvan
Locuon à Ploërdut. Je ne m’en lasse pas
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Le Pays du roi Morvan pour toi
Un territoire attaché à son patrimoine culturel et architectural
La danse est indissociable d’un terroir, d’un costume, d’une gastronomie…
Une passion de la première heure
Coralie Le Sciellour est né à Bubry, de parents paysans. Son père n’a jamais souhaité être à la tête d’une grosse exploitation. « Il a toujours préféré l’agriculture raisonnée, celle qui respecte l’environnement ». En raison du travail très prenant, la famille ne partait pas en vacances mais faisait de grandes randonnées chaque dimanche. Ce père de famille a su apprendre à ses enfants le respect de la nature et du patrimoine. Coralie a toujours aimé la vie à la campagne.
Elle s’épanouit dans sa famille où la culture bretonne est bien ancrée. Son père chante avec des copains aux fest-noz. Sa mère brode des tabliers. Elle-même et son frère sont musiciens dans le bagad de Bubry. Si son père parle breton, il ne l’a pas appris à ses enfants. Coralie décide donc de passer six mois en formation, en immersion, pour apprendre cette langue. « Ma grand-mère me demandait pourquoi je faisais ça et me disait que ça ne me servirait à rien ». Mais, on l’a compris : Coralie est une fille du terroir dans le sens le plus noble du terme !
Elle commence la danse bretonne à seulement 6 ans, dans le cercle celtique de Melrand. La petite fille qu’elle est alors rencontre des danseurs qui la fascinent. « Je buvais leurs paroles ». Comme elle s’y sent très bien, elle évolue au sein de ce cercle jusqu’à ses 20 ans.
C’est à l’occasion d’un spectacle pour lequel il manquait des danseurs qu’elle se joint au Cercle Danserien Ar Vro Pourlet du Croisty. « On s’entraide beaucoup entre cercles quand il manque du monde ». Sa bonne action est bien récompensée : elle fait connaissance avec l’homme de sa vie. C’est tout naturellement, qu’ensuite, elle s’installe avec lui au Croisty, entre Guémené-sur-Scorff et Le Faouët, pour vivre et pour danser. Mais danser ne suffit pas à cette jeune femme pleine d’énergie… Elle veut aussi transmettre !
Une transmission bien rythmée
Coralie s’attache vite à ce petit bourg où l’accueil est très chaleureux et le tissu associatif riche et dynamique. Mais il n’existe pas de groupe de danse pour enfants. Alors... « Un jour, j’ai vu des enfants dans le bourg et je leur ai demandé s’ils aimeraient apprendre les danses bretonnes ». C’est aussi simple que ça ! Et voilà comment, seulement un an après son arrivée en 2005, Coralie met tout son cœur à la création d’un cours pour enfants. Le succès est immédiat : une dizaine de graines d’artistes se retrouvent chaque samedi dès la première année. Elle leur enseigne la danse mais aussi quelques mots de breton et un peu de culture bretonne parce que « La danse est indissociable d’un terroir, d’un costume, d’une gastronomie… ». Au début, ils pratiquent en tee-shirt imprimé d’un simple logo. Mais, face au nombre grandissant de participants, dès la deuxième année, le Cercle décide de leur confectionner de véritables costumes. L’aventure commence vraiment !
Coralie sait trouver le ton juste pour que cet apprentissage reste un loisir malgré des règles à suivre. Elle fait comprendre aux enfants que « porter un costume, c’est représenter un terroir, c’est sérieux ». Et on peut dire que sa méthode fonctionne ! En 20 ans, ses premiers élèves sont passés dans le groupe ados puis dans celui des adultes.
Les petits danseurs sont même tellement nombreux qu’il a fallu faire deux groupes. Avec Lauranne Offredo, deuxième monitrice, elles effectuent un travail de formation exceptionnel ! « Il faut rester enfant dans sa tête pour savoir les intéresser ».
La plus belle récompense de Coralie, c’est de voir revenir ces enfants chaque semaine, année après année. Aucun doute, la relève est assurée. Certains se forment même avec Coralie pour devenir, à leur tour, moniteurs !
Il faut savoir respecter la tradition mais ne pas s’y enfermer. La musique bretonne a évolué avec de nouveaux instruments
Un cercle celtique moderne et créatif
Mais, c’est quoi le secret d’une telle réussite ? Apparemment, il s’agit d’un savant mélange que nous livre Coralie… « Il faut savoir respecter la tradition mais ne pas s’y enfermer. La musique bretonne a évolué avec de nouveaux instruments ». Et c’est cette ouverture d’esprit qu’elle enseigne si bien à ses jeunes élèves.
Et d’ailleurs, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : contrairement à ce que pensent certains, ni Coralie, ni les enfants, ni personne du Cercle ne porte le costume breton tous les jours ! Tout le monde vit au XXIème siècle en jeans, sweat-shirts et baskets ! Autre précision tant qu’on y est, pour éviter de dire une grosse bêtise, on ne se déguise pas en Breton quand on porte le costume. On revêt un habit traditionnel. Et c’est pareil pour la musique ! Ils écoutent de la pop, du métal, du rap… et comme précise Coralie, « l’échauffement peut se faire sur des musiques modernes ». La culture bretonne est bien vivante et n’a rien à voir avec du folklore.
La meilleure preuve de cette modernité, c’est la nouvelle chorégraphie créée, chaque année, par les jeunes danseurs du Cercle Nathan et Estelle. Les pas traditionnels sont intégrés dans un spectacle qui raconte une histoire.
Toutes les répétitions ont lieu à La Taverne du Roi Morvan, ancien bar restaurant, emblématique au Croisty, Ce haut lieu de la culture bretonne était particulièrement animé il y a quelques années. Mais ça, c’est une autre histoire…
Aujourd’hui, le cercle Danserien Ar Vro Pourlet se produit sur toutes les scènes des festivals bretons. Il a parcouru la France et l’étranger avec le Bagad de Lann-Bihoué. Il a même fait l’Olympia deux fois avec Alan Stivell et Tri Yann !
Bravo et merci à Coralie et à tous les danseurs qui nous rendent fiers d’être Bretons ! Vous n’êtes pas Bretons ? Alors, vous avez le droit d’être jaloux !
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Découverte et belles rencontres !